Je ne suis pas un analyste financier. Mon ancien professeur d’économie à l’université, Monsieur Hains, ou mon ancien enseignant du secondaire, Monsieur Poitras, pourraient facilement en témoigner. Néanmoins, la nouvelle voulant que Tesla ait surpassé en valeur boursière des compagnies comme Ford et, plus récemment, GM, m’impressionne. Et me questionne fortement sur l’équilibre mental des analystes de marché.
Attention, je ne dis pas que Tesla n’est pas une compagnie ayant un potentiel de croissance, bien au contraire. Mais à ce jour, la compagnie californienne a réussi, du premier coup, toutes ses campagnes marketing. Elle ne peut malheureusement pas en dire autant de ses réalisations manufacturières.
Une petite comparaison
Rappelons-nous en effet que Tesla a vendu, l’année dernière, quelque 80 000 véhicules. Que le Model X s’est fait attendre durant plus de deux ans et demi. Que l’année dernière s’est soldée par une perte de plus de 950 millions de dollars pour Tesla.
Comparons cela à GM par exemple, qui a écoulé 8 millions de véhicules au cours de la même période. Qui, avec une année d’avance sur son rival, a commercialisé une voiture électrique de 35 000$ US capable d’une autonomie de 383 kilomètres. Et qui dispose d’infrastructures partout au monde, sans parler de son réseau de distribution.
Malgré tout, au moment où j’écris ses lignes, Tesla est sur une flambée, devançant GM à plus de 51 milliards de dollars de valeur boursière, ayant dépassé Ford la semaine dernière.
Les disciples de Tesla seront enchantés de la nouvelle, mais il faut être prudent. La hausse rapide de l’action de la compagnie est certes intéressante, mais ne témoigne que d’une confiance passagère et basée sur l’espoir et le risque. Il suffit d’une mauvaise situation, une seule, disons par exemple le report de la sortie de la Model 3 prévue en novembre, pour que s’effondre cette valeur basée non pas sur la valeur réelle de la compagnie, mais bien sur un capital de sympathie et d’innovation.
Je ne suis pas un spécialiste de la question boursière. Ce que je sais cependant, c’est que que même si Tesla conserve la valeur de son action élevée, elle devra faire la preuve qu’elle est capable de fournir le rendement qui s’y rattache. Et ça, c’est encore du domaine de l’hypothèse et du risque.
À tout le moins, il faut saluer la réussite de Elon Musk qui, à défaut de produire les véhicules qu’il promet, réussit à insuffler assez de confiance au marché pour placer sa compagnie dans les plus hautes sphères de l’industrie. Ce n’est peut-être pas le génie industriel que l’on prétend, mais il est certainement un génie de la finance et du marketing, personne n’en doutera.