Volvo V90 Crosscountry 2017, parfait mélange


(Phoenix, Arizona) – Alors que s’abattaient sur nos régions les derniers froids de la saison, c’est sous un soleil de plomb, et quelques nuages épars, que j’ai pu mettre à l’épreuve le Volvo V90 Crosscountry 2017. Je sais, mon travail est difficile mais quelqu’un doit bien se sacrifier.

Plus sérieusement, je l’admets, c’est avec un élan de scepticisme que je me suis rendu à cet essai. Oui, il est vrai que depuis l’arrivée de Volvo dans le giron de la société chinoise Geely les choses se sont améliorées pour le constructeur suédois, mais de là à créer un tout nouveau Crosscountry basée sur une berline aux imposantes dimensions, il y a une marge. Marge qui s’est d’ailleurs montrée plus petite que je n’aurais pu le croire.

Volvo 101

Avant d’aller plus loin, il importe de définir un peu mieux le portfolio de Volvo, pour mieux en comprendre les méandres. Chez le constructeur suédois, les divisions sont simples: il existe trois tailles de véhicules, identifiées par des chiffres, les 40 étant les plus petits, les 60 en milieu de gamme et les 90, comme l’auront compris, étant ceux de taille plus importante.

Puis il y a trois types de véhicules: les S, de simples berlines, des V, comme des familiales et des XC, devenant des utilitaires sport.

Mais que devient alors le V90 Crosscountry? Une espèce de mélange des genres,  qui se situe quelque part entre l’utilitaire à proprement parler et la familiale V. Pour bien marquer la nuance, bien que la version Crosscountry soit basé sur la V90, on a modifié l’angle d’approche, apposer des protections autour des arches de roue, et augmenter la garde au sol de près de 6 centimètres.

Bref, on n’a pas créé un véritable VUS mais on a donné un peu de latitude à une simple familiale. Ajoutez à cela que, parmi les modes de conduite, on ait inclus un mode Hors route que l’on peut utiliser à bas régime et qui maximise les qualités du rouage intégral notamment, et vous avez une bonne idée du V90 Crosscountry.

Sanctuaire scandinave

N’importe qui s’étant une seule fois dans sa vie assis dans un cockpit de Volvo, surtout les nouvelles, aura compris pourquoi la compagnie parle de Sanctuaire. Les matériaux utilisés sont de grande qualité, l’ergonomie agréablement recherchée, et les sièges toujours parmi les plus confortables de l’industrie. On a même mis en place des boiseries de qualité, de couleur noyer. Oubliez la pâleur des versions familiales ordinaires, le Crosscountry a droit au foncé.

Seul bémol, certaines commandes exigent un peu de concentration pour être maîtrisées. L’écran central, par exemple, est un modèle de haute définition. Il est aussi un modèle d’abondance de fonctions, exigeant du conducteur un apprentissage de plusieurs heures avant d’être totalement compris. Il regroupe bien sûr les commandes multimédias, mais aussi le système de navigation, les modes de conduite et les réglages de systèmes électroniques de sécurité.

En d’autres termes, l’écran, de la taille d’une tablette numérique, se contrôle de la même façon, en glissant les doigts entre l’un des trois tableaux d’affichage qui se succèdent. Jouez donc de la mémoire pour tout apprendre à contrôler.

En revanche, il faut avouer que les réglages audio, adaptés comme si on se tenait dans une salle de concert de Goteborg, valent le détour et créent une véritable atmosphère. D’autant que les gens de Volvo, dans leur subtilité, ont pris soin de placer la radio satellite sur le poste de radio classique.

Conduire

Parce que après tout, c’est ce que l’on veut, peu importe le véhicule. Moteur 4 cylindres turbo 2,0 litres sous le capot, le Volvo V90 Cross Country anime ses 316 chevaux avec beaucoup d’aisance. Sur les route de l’Arizona, la voiture roulait comme un véritable salon, affichant son confort sans compromettre sa direction.

Ce n’est pas la plus sportive, malgré la présence d’un mode sport, mais ce n’est pas ce que l’on attend d’elle.

Puis il  a eu le hors route. Avouons que les chemins que l’on nous a fait emprunté se qualifiaient dans la catégorie des expériences aventurières légères. Oui, nous avons traversé un ancien lit de rivière rocailleux et un peu mouillé et oui, la randonnée était confortable et sans reproche. Mais il faut avouer que le tout était bien loin de l’extrême, au point où une partie de la randonnée s’est effectuée en suivant une minifourgonnette.

En revanche, un petit écart hors route non autorisé (au grand désespoir de ma collègue qui est du genre à suivre toutes les règles) nous a permis de constater que l’angle d’attaque est plus que suffisant pour atteindre des endroits que l’on aurait cru inatteignable. Du moins avec une Volvo familiale.

Conclusion

Stylée, racée, confortable, bien aménagée, la Volvo V90 Crosscountry est probablement le plus beau mélange des genres que Volvo pouvait effectuer. Basée sur une plateforme qui a fait ses preuves, la voiture est solide et on le sent. Elle est, en tout cas, un bel exemple de la renaissance du constructeur suédois. Si vous avez une seule bannière à surveiller au cours des prochaines années, ce devrait être Volvo. La V90 CrossCountry en est la preuve.