Je n’ai pas tendance à encenser les véhicules 7 passagers. Leurs dimensions plus qu’imposantes ont tendance à les rendre plutôt ennuyeux à conduire. Et ce n’est pas parce que je grandis en sagesse (lire ici la façon polie de dire que je vieillis) que je suis incapable d’apprécier une conduite dynamique. Ce qui, en général, ne répond pas exactement au comportement d’un utilitaire sport qui se targue de pouvoir accueillir 7 passagers.
J’étais d’autant plus inquiet de la création du Volkswagen Atlas 2018 que le constructeur allemand fait sa renommée justement avec le plaisir de conduite. L’équation, dans ma tête, était donc impossible: trop gros devenait trop « plate ». Que voulez-vous, je suis ainsi rempli de clichés et de préjugés.
Premier essai du VW Atlas 2018
Puis j’ai conduit le VW Atlas. Excité est un mot trop fort, vous l’aurez compris. Mais satisfait s’applique à merveille. Car le gros Atlas (il a 24 centimètres de plus de longueur que le Touareg ce qui n’est pas rien) affiche un comportement routier sain et rassurant.
Bien sûr, sa forte taille et son poids plus élevé (environ 4800 livres) provoquent parfois des transferts de poids notable, mais jamais véritablement dérangeants. Ils sont au contraire plutôt prévisible et facile à contrer, ce qui garantit une tenue de route exceptionnellement dynamique pour un véhicule de cette taille.
Ajoutez-y une boite de vitesse 8 rapports automatiques qui monte et descend selon un plan bien établi et totalement efficace, et un rouage intégral 4MOTION réactif transmettant au besoin jusqu’à 50% de la puissance aux roues arrière, et vous avez une bonne idée de ce que le Atlas sait faire.
Un bémol, discret mais bien réel, pour la direction électrique qui annule un peu trop de sensations de conduite, mais rien de plus. Le VW Atlas se comporte avec aisance et un minimum de vivacité sur les routes les plus sinueuses, gracieuseté aussi de la plateforme MQB qui sert désormais de base à tous les véhicules de la marque et qui ajoute à la rigidité.
Une mécanique agréable
Je l’avoue, je n’ai pas eu l’occasion de tester tous les moteurs puisqu’au moment de son arrivée chez les concessionnaires, la version de base n’était pas encore disponible. Je me suis donc contenté (?) du moteur V6 (en fait, un VR6 c’est à dire un moteur avec des cylindres à angles plus étroits que le traditionnel V6) de 3,6 litres qui développe 276 chevaux et 266 livres-pied de couple. Ces données peuvent sembler impressionnantes, mais le sont aussi quand on y ajoute la capacité de remorquage de 5 000 livres.
J’avoue qu’il n’a pas la vivacité que j’espérais. Il ne traine pas au milieu de la route, c’est une évidence, mais on aurait souhaité un petit peu plus de nervosité. Notez qu’on n’achète pas un véhicule de cette taille pour sa vigueur, mais que voulez-vous, je suis habité à l’aspect un peu caractériel des moteurs VW.
Malgré tout, personne n’est déçu. Le moteur se dandine sans un bruit assourdissant, et déplace la lourde carcasse du VW Atlas sans rechigner véritablement. Un bon mot pour les freins, que j’ai dû tester un peu plus violemment que je ne l’aurais souhaité lors de mon essai, gracieuseté d’un arrêt brusque sur autoroute d’une voiture qui me précédait. Ils sont francs, sans hésitation, et permettent de stopper net les ambitions du gros véhicule.
Un autre moteur, 4 cylindres 2,0 litres de 235 chevaux, est aussi disponible avec la version à traction avant. Soyons cependant sérieux, pourquoi opter pour le petit moteur?
Vivre à bord
Un bon mot pour le VW Atlas, c’est le confort de la vie à bord. L’espace y est vaste et, ô bonheur, la troisième rangée existe vraiment et n’est pas que légendaire comme c’est souvent le cas des compétiteurs. En d’autres termes, il est possible de s’y asseoir même si nos dimensions horizontales sont un peu différentes (lire ici un adulte plus que moyen).
Autre détail d’importance, la seconde rangée se coulisse un peu, ce qui permet un accès facile aux places arrière et ce, même si un siège de bébé est installé en deuxième rangée, un élément que le grand-papa que je suis apprécie quand il doit transporter ses petits-enfants!
Quant au tableau de bord, en version haut de gamme, il est configurable comme son cousin Audi, ce qui lui confère une allure sophistiquée mais qui augmente la facture de façon notable. Et qui n’est somme toute pas nécessaire, puisque la planche de bord du VW Atlas est plus que correcte, offrant un écran multifonction central agréable et des cadrans faciles à lire.
Comme c’est toujours le cas chez le constructeur allemand, l’ergonomie du gros Atlas est à l’épreuve de tous les reproches ou presque puisqu’il est facile de s’y retrouver (il y a bien quelques menus plus difficiles mais sans plus).
Je l’avoue, le VW Atlas m’a un peu réconcilié avec les gros utilitaires 7 passagers. Il n’est pas parfait, mais si ce n’était de certains plastiques un peu trop populistes pour prétendre au grand luxe, il trônerait aisément au sommet de sa catégorie.
Merci à Volkswagen Saint-Hyacinthe pour le prêt de la voiture pour la séance photo.
Fiche technique:
Prix de base 48 990 $ (versio Highline 4MOTION V6)
Moteur V6 3,6 litres
Puissance 276 ch @ 6 200 tr/min (206 kW)
Couple 266 lb·pi @ 2 750 tr/min (361 N·m)
Transmission Automatique, 8 rapports
Rouage Intégral
Consommation ville 13,7 l/100km
Consommation autoroute 10,1 l/100km