J’aime les camions pick-up. Je n’en suis pas un spécialiste, surtout quand ceux-ci me dépassent de plusieurs centimètres en hauteur et qu’ils sont conçus pour du travail puissant, mais j’aime les camions. Et avec l’expérience (l’âge diront les mauvaises langues), j’ai appris à en reconnaître les qualités et les défauts. C’est pourquoi mon essai des camionnettes RAM Heavy Duty dans la région de Las Vegas m’a rendu aussi joyeux.
Un moteur puissant
Précisons d’entrée de jeu que j’attendais avec une certaine impatience ce lancement. Depuis le dévoilement au salon de l’auto de Détroit, alors que l’on avait annoncé la mise en marché d’un moteur offrant 1000 livres-pied de couple, j’espérais pouvoir mettre la main au volant et tester la capacité de remorquage annoncée : 35 100 livres.
Il est vrai que 35 100 livres (15 900 kilos) n’est pas le total le plus élevé. Certains compétiteurs américains ont récemment annoncé des camions qui surpassaient cette prétention de quelques centaines de livres. Mais si on oublie le concours de celui qui fait pipi le plus loin entre manufacturiers, c’est le comportement du camion qui compte.
Deux éléphants….
Avec 35 100 livres, la puissance de ce camion est simplement indécente. Imaginez, cela correspond à la possibilité de remorquer deux éléphants africains en même temps. Il est vrai qu’il est assez rare que je remorque deux éléphants, ou même un seul. Mais pour placer les choses en perspective, dites-vous qu’au volant du RAM 3500 roues doubles dotés du moteur Turbo diesel 6 cylindres Cummins 6,7 litres et de la transmission Aisin 8 vitesses, j’ai délicatement remorqué une roulotte à chevaux pouvant accueillir 6 animaux à la fois.
Un remorquage qui s’est effectué à la fois tant dans les montagnes du Red Rock Canyon que sur les autoroutes entourant Las Vegas. Et un remorquage tellement facile (il faut dire que la remorque totalisait environ le tiers de la capacité du camion) que j’ai fini par oublier qu’elle était derrière moi… et que j’ai pris quelques virages un peu trop serrés en ville. Heureusement, rien de grave, mais le comportement de la camionnette était tellement peu affecté par le poids supplémentaire remorqué que je devais regarder dans mes miroirs (ou dans la caméra de recul) pour le réaliser.
Des tonnes de versions
Impossible de mentionner toutes les versions possibles de ce RAM Heavy Duty 2019. Imaginez, il existe 6 versions officielles (Tradesman, Big Horn, PowerWagon, Laramie, Long Horn et Limited), trois moteurs, deux longueurs de boite et trois de cabines. Faites le calcul (les maths ne sont pas mon fort) et vous aurez une idée de la chose….
Certains éléments sont cependant dignes de mention. Le moteur V8 Hemi à essence, par exemple, ne change pas face à l’an dernier. La version Cummins diesel de base utilise toujours le 6,7 litres, mais doublé de la transmission maison à 6 vitesses, il ne produit que (?) 370 chevaux et 850 livres-pied de couple. Puis il y a le Cummins sur-vitaminé.
Plus les versions augmentent, plus la qualité de finition est notable. Alors que les versions de base optent pour des sièges de tissu, les Long Horn, Laramie et Limited notamment proposent plutôt des intérieurs tout cuir, un écran d’affichage de 12 pouces et une console centrale capable d’accueillir un ordinateur portable et, si j’insiste, probablement le sac à main de ma femme. Quoique, si j’en regarde la taille (du sac, pas de ma femme….), je n’en suis pas si certain!
Quand à l’espace intérieur, qu’il me suffise de dire que je connais des appartements plus étroits que cela à Montréal!
Des accessoires et des capacités
Le RAM Super Duty est clairement conçu pour le travail, mais ne néglige pas le confort et la sécurité. Du nombre des trucs à mentionner, la caméra 360 est d’une grande aide, notamment quand vient le temps d’attacher une remorque. Il suffit alors d’abaisser la suspension pneumatique, de reculer en se fiant sur l‘image de la caméra jusqu’au point pré-établi sur l’image, et de remonter la suspension. L’attache se fait d’elle-même, ou presque.
Mais alors que la version Long Horn m’a plu pour son allure westen et sa finition unique, c’est le Power Wagon qui m’a permis de vivre un peu d’émotions. Construit comme un RAM 2500, il ajoute cependant des suspensions et de l’équipement pour aller jouer hors-route, calqués sur ceux du Jeep Wrangler.
Différentiel avant et arrière verrouillable, barre stabilisatrice « déconnectable » électroniquement, aide à la descente et même caméra avant pour aider à se diriger dans les endroits les plus étroits, le Power Wagon affronte les roches avec ses suspensions désarticulées, comme si rien ne pouvait l’arrêter. Et sa puissance semblait confirmer qu’effectivement, bien peu de choses peuvent stopper cet imposant camion.
Petit détail : le Power Wagon n’a évidemment pas de marchepied, pour éviter les accrocs dans les sentiers. Il m’a donc fallu un peu d’acrobaties pour me glisser à bord, mais une fois rendu, la visibilité est sans reproche.
Conclusion
Plus doux, plus confortable et puissant comme jamais, le RAM Super Duty est un camion pour gens sérieux. Sa capacité de remorquage (sans oublier sans capacité de charge de 7680 livres), son allègement relatif grâce à l’usage de l’aluminium, et la longue liste d’accessoires ajoutés le placent sérieusement au sommet de la race des camions de cette nature.
Et il est tellement confortable qu’il pourrait même servir de véhicule familial. À la condition, bien sûr, que de conduire un camion de la taille d’un dinosaure ne vous intimide pas trop!