Je l’admet, le lien entre le deuxième marathonien canadien le plus rapide de l’histoire, une coureuse de 100 mètres haies (et bobeuse olympique à ses heures) et un des vins les plus exclusifs de la péninsule de Niagara n’est pas évident au premier abord. Mais quand on réunit les qualités de chacun de ces éléments séparés, on obtient le Infiniti QX50. Du moins ce que Infiniti souhaite qu’on en pense.
La tendance est aux utilitaires sport de petit format, tout le monde le sait. Les VUS soufflent 70% du marché, les petits une large part de cette portion, et les versions de luxe sont en progression. C’est dans cette optique que Infiniti a renouvelé son QX50 et l’a présenté comme étant le véhicule le plus important de sa gamme, voire de son histoire.
Pourquoi? Tout simplement parce qu’on a voulu y réunir la qualité que Infiniti veut proposer, mais aussi les technologies les plus avancées, pour des performances, dit le constructeur, hors du commun.
Le test des faits
Une fois ce gentil langage du marketing fait lors de la présentation du véhicule, restait maintenant à vérifier si le constructeur avait raison, ou s’il exagérait un peu au gré de ses ambitions. Résultat? Attendez la conclusion…
Car oui, le petit QX50 est définitivement une amélioration de la dernière génération. Celui que l’on a d’abord connu sous l’appellation de EX, puis de QX profite désormais d’une nouvelle plate-forme, entièrement renouvelée et maximisant l’usage de l’acier haute densité. On a ainsi pu améliorer la rigidité de l’ensemble et limiter la torsion de quelque 30%, tout en garantissant une meilleure sécurité aux occupants, dans un ensemble plus léger. Ce qui est quand même un bon départ.
Physiquement, le QX évolue aussi en reprenant les traits caractéristiques de la marque : la grille à arche double, les phares aux DEL à l’avant et à l’arrière, les rondeurs et la ceinture de caisse bien définie, que l’on retrouve sur la plupart des modèles Infiniti.
Ajoutez-y l’ouverture du capot en coquillage (en anglais « clam shell », en d’autres mots c’est toute la partie avant qui s’ouvre et non seulement une portion du capot) et le toit supporté par un pilier C en forme d’éclair, et tout aurez toute la palette des traits familiaux.
Intérieur intelligent mais…
Quant à l’habitacle, il est lui aussi repensé. Les sièges, de la série zéro gravité, offrent un confort intéressant même s’il me faut admettre que mes quelques heures de conduite à son volant ont laissé quelques séquelles au bas de mon dos. C’est probablement davantage le mauvais réglage de mon siège que le véritable inconfort qui a provoqué cette situation cependant puisque mon passager n’a jamais souffert le moins du monde.
Notons que le dégagement aux places arrière est particulièrement imposant, et l’ingénieuse disposition des banquettes que l’on peut coulisser d’avant à l’arrière permet de gagner quelques précieux centimètres en espace pour les jambes, ou en espace de chargement selon les besoins. Ce qui permet aussi au Infiniti QX50 de proposer le plus vaste espace cargo de sa catégorie.
Affichage tête haute, commandes au volant, cadrans faciles à consulter, on ne peut rien reprocher à la planche de bord qui propose aussi un amalgame de textures qui donne une finition plus que décente. Puis il y a le système multimédia….
Infiniti aime les systèmes à deux écrans. Je dirais qu’ils sont bien les seuls. L’écran du haut affiche la navigation alors que celui du bas permet de modifier les réglages. Mais même après quelques heures sur la route, il me fallait chercher les fonctions les plus élémentaires parmi les différents menus.
Et ô comble de la sécurité, on a désactivé certaines fonctions en roulant, afin de ne pas distraire le conducteur. Horreur, puisque cette désactivation touche notamment la sélection manuelle des postes de radio satellites. En d’autres mots, vous ne pouvez pas sélectionner directement le canal 8 en en roulant. En revanche, vous pouvez utiliser les fléchettes directionnelles pour le faire. Ce qui provoque, pour quelqu’un comme moi, une sérieuse distraction, quand on veut passer de la radio de la décennie 80 (8) à celui de la Première chaine (170).
Ingéniosité mécanique du Infiniti QX50
Là ou le Infiniti QX50 est particulièrement remarquable cependant, c’est du point de vue mécanique. Non je ne suis pas un fan des transmissions à variation continue et celle du QX50 a beau être une considérable amélioration et se faire oublier la plupart du temps, elle n’en demeure pas moins un peu trop intrusive par moment. Et cela, malgré la présence de rapports simulés. Bref, elle ne constitue qu’un tout petit irritant dans certaines conditions, mais un irritant que la majorité des acheteurs de QX50, axés davantage vers le confort que la performance, ne ressentiront jamais.
Puis il y a le moteur, le VC turbo 4 cylindres 2,0 de 268 chevaux. Il est nerveux, musclé et peu gourmand. En fait, il est la première application de série du moteur à compression variable de Infiniti. En deux mots, disons simplement que Infiniti a trouvé le moyen de doter chaque piston d’une bielle articulée qui permet de faire varier le taux de compression des cylindres de 8 :1 à 14 :1 selon l’usage.
Le résultat, c’est une puissance plus rapidement atteinte, un couple plus linéaire, et une banque de puissance plus large. Vous commencez à comprendre le lien avec la sprinteuse et le marathonien?
De surcroit, cette technologie favorise l’économie de carburant, le petit véhicule affichant, selon le constructeur, une consommation de 9,0 litres aux 100 kilomètres.
Et parce que c’est un petit VUS que l’on veut sécuritaire, on y a ajouté toute la gamme des systèmes électroniques embarqués de la famille Nissan, incluant le Pro Pilot Assist qui aide la voiture à maintenir sa trajectoire au centre de la voie et qui corrige le tout sans intervention du conducteur, ou presque. Ajoutez à cela la direction adaptative, et vous avez une aide à la conduite sophistiquée.
Conclusion
Alors, le Infiniti QX50 répond-il aux attentes annoncées par le constructeur? Partiellement oui. Bien sûr, on ne peut pas partager l’enthousiasme délirant de Infiniti face au petit VUS qui doit faire face à de sérieux concurrents dans le marché.
Il faut cependant admettre qu’il est probablement le meilleur utilitaire de la famille à ce jour. Racé, offrant un luxe plus qu’adéquat, offert dans une gamme de prix raisonnable (entre 45 000$ et 55 000$ environ), et doté d’une étonnante motorisation, le Infiniti QX50 tire plus que son épingle du jeu, et devrait être synonyme de succès pour la marque, sans aucun doute.