(San Diego, Californie) Qui l’eût cru? Utiliser les mots sexy et dynamique pour décrire une Toyota. Une Prius, totalement hybride de surcroît. Avouez cependant que cela se justifie quand on regarde la silhouette de cette nouvelle génération aux listes définitivement plus attirantes que l’ancienne.

Oubliez l’allure de soucoupe volante, et le tableau de bord totalement étriqué auquel la Prius nous avait habitué. Cette fois, on mise définitivement sur un style plus attirant, plus raffiné, se rapprochant davantage des voitures actuelles.

Il faut dire que le toit plongeant vers l’arrière vient donner une allure plus sportive à l’ensemble. Il est vrai qu’il handicape un peu le dégagement pour la tête aux places arrière, un souci qui ne me concerne pas vraiment du haut de mes 5 pieds et 7 pouces, mais qui est un inconvénient majeur pour des personnes de plus grandes tailles.

Fort heureusement, le dégagement pour les jambes est intéressant pour tous les occupants. Cela m’a permis, à moi et mon tour de taille un peu trop développé, de trouver une position confortable à l’arrière, et de profiter de l’assise plus longue des sièges avant. En gros, la nouvelle Prius offre un confort que les anciennes générations ne proposaient pas.

Petit détail aussi, l’ajout de roues de 19 pouces sur toutes les versions vient confirmer l’allure définitivement athlétique de la Prius 2023. Jetez un œil à mes photos (oui oui, c’est bien un arbre de Noël entièrement décoré qui s’est retrouvé sur la plage de Carlsbad en banlieue de San Diego) et vous ne pourrez qu’être d’accord avec moi.

Intérieur refait

Dans l’habitacle, si les sièges sont mieux et l’ensemble mieux aménagés, tout n’est pas parfait. L’écran central, tactile, abrite la nouvelle génération du système d’infodivertissement de Toyota. Plus simple et plus complet que l’ancien, il est aussi compatible avec les Android Auto et Apple Car Play de ce monde, et offre même une recharge par induction pour votre téléphone intelligent.

Sans doute parce que je joue de malchance, mon essai effectué au volant de deux modèles de Toyota Prius ne m’a pas permis d’apprécier tout l’usage d’Android Auto qui passait son temps à se déconnecter. Je me suis donc résolu à oublier mon application de navigation contenant le tracé prévu, et à utiliser le bon vieux guide en papier que l’on m’avait fourni.

Mais il y a un autre bémol : l’affiche devant le conducteur. Partant d’une bonne intention, on a installé l’écran plus haut que les jauges habituelles, mais plus bas qu’un affichage tête haute. On permet donc de consulter le tout sans avoir à quitter la route des yeux trop longtemps.

Mon 5 pieds 7 pouces ici ne m’a pas aidé, bien au contraire. Car cette disposition, comme c’est le cas de la BZ4X, permet au volant de dissimuler une partie des informations de conduite. Nommément, dans mon cas précis, la distance parcourue. Or, petit rappel, j’ai dû me contenter du guide papier pour retrouver ma route. Guide qui, pour indication, me donnait justement les distances à parcourir.

En raison de sa disposition, j’ai donc dû me pencher plus souvent vers l’avant. J’ai cependant fini par manquer mon virage, et me suis retrouvé dans une route de montagne privée. Parfait pour tester la voiture, mais le propriétaire de la maison au bout de la route semblait moins convaincu.

Dynamique aussi, la Prius

Attention, on n’est pas ici dans le monde de la Supra ou de la Corolla GR, si on veut demeurer chez Toyota. S’il est vrai que la Prius offre une conduite plus inspirée, on est encore loin des grandes sportives.

Mais sur les routes sinueuses de montagne (voir plus haut comment je n’y suis rendu), elle s’est montrée docile et amusante. Il faut dire que sa nouvelle motorisation est spectaculairement plus puissante. Oubliez le 4 cylindres 1,8 litre, on fait désormais appel à un moteur 4 cylindres 2,0 litres de 150 chevaux.

Comme la Prius est obligatoirement dotée du rouage intégral, elle offre aussi un moteur électrique à l’avant et un à l’arrière, qui ont tous deux grimpé en puissance. Le résultat, c’est dorénavant 196 chevaux de puissance, soit 60% de plus que l’ancienne génération. Ce qui, avouons-le, est la bonne nouvelle de la journée.

Même si la transmission CVT à un rapport agit efficacement, les accélérations vives font quand même entendre un bruit un peu agressant. Mais comme le véhicule est plus puissant, le bruit dure moins longtemps pour atteindre notre vitesse.

La direction est plus précise, toujours légère cependant, et le freinage nettement plus appuyé. Le poids de la voiture se fait moins sentir, ce qui permet des virages plus en souplesse, et une conduite générale distinctement plus agréable.

Tout cela, en maintenant une consommation moyenne de 5,1 litres aux 100 kilomètres dans mon cas, moi qui n’ai apporté aucun soin à une conduite écologique. Ma deuxième portion de test m’a permis de devancer les promesses de Toyota, affichant une consommation de 4,7 litres aux 100 kilomètres avec une conduite urbaine plus prudente.

Conclusion

Avec sa nouvelle batterie lithium-ion, ses nouvelles capacités et sa nouvelle silhouette, la Toyota Prius est plus qu’une simple évolution. C’est un saut vers l’avant.

 Malheureusement, le saut s’est aussi produit sur la facture, où s’installe désormais des chiffres comme 36 490$ pour la version XLE, ou 42 990$ pour la version Limited. Oui, cette dernière ajoute de nombreux éléments, notamment un toit panoramique, et le Toyota Safety Sense de troisième génération, un système de sécurité plus avancé, est de série partout, mais la hausse est quand même spectaculaire. En fait, elle conduit la Prius dans les mêmes eaux qu’un RAV4 hybride d’entrée de gamme.

Et attendez, nous n’avons pas encore conduite la nouvelle Prius Prime, dont l’arrivée est prévue pour mars, et dont le prix n’a pas encore été dévoilé.

Alors, oui, la Toyota Prius est une réussite en matière de style, de conduite et d’hybridation. Mais serait-ce suffisant pour lui attirer de nouveaux clients? Difficile à dire. On le saura en janvier, quand elle fera son apparition officielle au Canada.