(Jordan, Ontario) – Le créneau des petits multisegments compacts est florissant. En fait, tout le monde et son frère tente tant bien que mal de s’y tailler une place, avec des résultats plus ou moins positifs. Chevrolet avait, à ce jour, réussi à bien paraître avec son Chevrolet Equinox qui datait d’une décennie, mais le besoin de modernité (et le fait que les ventes aient été en baisse de 3% l’année dernière, le plaçant en 8e position au pays) a finalement rattraper les décideurs chez GM.
Le résultat: un nouveau Chevrolet Equinox qui n’a plus rien de commun avec l’ancienne génération – ce qui est une exceptionnelle nouvelle – et qui, de surcroît, affiche une amélioration spectaculaire à tous points de vue. Est-il pour autant le meilleur de sa catégorie? Sans doute pas, du moins à mes yeux, mais il a tellement progressé qu’il mérite maintenant une visite obligatoire si vous êtes en démarche pour un achat de ce genre.
En fait, comme je l’ai dit et répété à plusieurs reprises, la différence entre l’ancien et le nouveau est telle, qu’elle se compare à une chirurgie où j’hériterais du visage de Patrick Dempsey, rien de moins (pour ceux qui ne savent pas qui est Patrick Dempsey, faites une recherche, vous comprendrez aisément l’importance du changement).
Nouveau style
Physiquement, oubliez les anciennes carrures un peu ennuyeuses de l’Equinox. Le petit Chevrolet (même s’il rapetisse de 5 centimètres, il demeure dans la catégorie des compacts) affiche plutôt des rondeurs modernes et accueillantes. On lui a aussi greffé la calandre propre à la famille Chevrolet, ce qui le fait ressembler aux Volt et autres Malibu. De ce point de vue, le nouveau VUS est charmant et agréable.
L’habitacle n’est pas mal non plus. On aime, par exemple, le grand écran logé au coeur de la planche de bord, et la qualité des matériaux et de la finition. Nous avions, au premier essai, une version Premier avec une sellerie de cuir bien pensée, des surpiqûres contrastantes du plus bel effet, et des plastiques plus doux que trop rigides.
Évidemment, la version LT testée le lendemain offrait des sièges en tissu un peu moins confortables, bien que nous n’en ayons pas souffert au retour, mais la qualité d’assemblage est demeurée similaire. Bon point, Chevrolet.
Mais, car il y a un mais, on a aussi doté le nouvel Equinox de gros boutons au look dépassé, et d’un écran d’affichage logé entre les cadrans qui donne tellement d’information avec des caractères tellement vieillots qu’on se croirait revenu en arrière de quelques années. Le tout est typiquement GM, il faut le dire, mais ce n’est pas exactement ma tasse de thé.
Moteurs turbos à gogo
Oubliez les moteurs traditionnels, GM est devenu le premier manufacturier à offrir tous ses VUS 5 passagers avec des moteurs turbo uniquement. Le nouvel Equinox ne fait pas exception puisqu’il sera proposé avec un 4 cylindres turbo de 2,0 litres d’une puissance de 252 chevaux, capable de remorquer jusqu’à 3500 livres (oubliez le V6 qui a disparu), et même une version diesel 1,6 litre de 136 chevaux, capable de remorquer 1500 livres. Dans les deux cas, il faudra attendre un peu avant de mettre la main au volant.
Notre véhicule d’essai était mû par un moteur 4 cylindres 1,5 litres de 170 chevaux et de 203 livres-pied de couple, capable d’un remorquage de 1500 livres. Même si les reprises se sont parfois montrées un peu laborieuses, il me faut bien avouer que le moteur a tout ce qu’il faut de nervosité et de réponse pour plaire. Un bon coup qui est aussi relativement économe, réalisant une cote de consommation de 8,3 l aux 100 km en mode traction, et de 8,9 en traction intégrale.
Techno… oui mais
Comme toujours, chez Chevrolet, on a voulu insister sur l’aspect technologique du véhicule. Aide au maintien en voie, détection d’angles morts, assistance au freinage, caméra 360 degrés, on a misé fort sur l’électronique question sécurité.
On a bien sûr ajouté l’accès Wifi, moyennant le déboursé d’un plan mensuel, le clé intelligente qui permet de surveiller votre adolescent au volant, et le système de détection des objets ou des personnes oubliées sur le siège arrière, un principe unique à GM.
Puis il y a ce qu’il manque… Oh, bien peu de choses, mais personne ne semble en mesure d’expliquer pourquoi on n’a pas cru bon doter le nouvel Equinox d’un régulateur de vitesse adaptatif, malgré la présence de nombreux capteurs. Personne non plus n’est capable de m’expliquer pourquoi je peux parler au téléphone, faire lire mes messages ou écouter ma musique sur mon téléphone intelligent avec le système Bluetooth, mais pourquoi je dois encore utiliser un fil pour avoir accès à Android auto. Les méandres de la technologie, sans doute…
Sur la route
Dès les premiers kilomètres, la différence avec l’ancien Equinox se fait sentir. La nouvelle génération affiche une spectaculaire douceur de roulement, et une insonorisation digne d’une berline de luxe.
La direction est correcte, les suspensions se sont avérés performantes sur les routes de vignoble un peu moins accueillantes (y compris dans une cerisaie où nous aurions dû demander la permission mais où nous avons triché) et même en conduite dynamique sur les routes sinueuses de la région, la transfert de poids était agréablement contrôlé.
Petit détail: le véhicule est disponible avec une version traction ou traction intégrale, mais cette dernière s’active et se désactive sur simple pression d’un bouton. Ingénieux et efficace!
Soyons sérieux, j’ai conduit le véhicule durant de longues heures (mon copilote était mon cameraman et en conséquence, ne conduisait pas) et jamais je n’ai ressenti l’intérêt de lâcher le volant. Je serais bien revenu à la maison avec notre véhicule d’essai sans trop rechigner.
Conclusion
Plus charmant, nettement plus solide et surtout tellement mieux équilibré, sans compter l’étonnante douceur de roulement qu’il propose, le Chevrolet Equinox 2018 est plus qu’un simple pas en avant. Il s’agit plutôt d’un véritable saut qui devrait lui permettre de se gagner de nouveaux adeptes!