Il est ironique de constater que certaines histoires exigent des explications avant même de les raconter, histoire de s’assurer que personne ne croira qu’il s’agit de mauvaise. Dans mon cas, c’est souvent le cas quand je parle de voitures électriques, puisque les gens pensent que je m’y opposent. Ce qui est faux. Mais j’aimerais bien en trouver une qui comblera mes besoins. Et j’espérais que la BMW i3 2017 serait celle-là.
Explication numéro 1: j’adore la BMW i3. Son style est unique mais charmant, sa silhouette est tellement différente qu’elle attire l’oeil, et sa conception est ingénieuse et écologique. Elle utilise des matériaux recyclés, propose des fibres de carbone fabriquées dans une usine alimentée par des éoliennes et elle est 100% électrique. De plus, elle propose un tableau de bord contemporain et différent, et offre une position de conduite plus confortable que je n’aurais pu le croire.
Explication numéro 2: c’est pour prouver que les voitures électriques avec prolongateur d’autonomie sont assez polyvalentes pour êtres utilisées tous les jours et dans presque toutes les circonstances que j’ai choisi de faire le parcours reliant mon domicile à Ottawa où je me rendais pour un événement.
C’est donc en toute bonne foi que j’ai pris la route au volant de ma BMW i3 2017 avec son prolongateur d’autonomie, sans sans m’être assuré que la batterie était rechargée autant que faire se peut (elle ne se rendait cependant pas jusqu’à 160 km mais s’arrêtait à 130). J’avais aussi fait le plein du petit réservoir de 7 litres destiné à alimenter mon moteur 2,0 cylindres susceptible d’allonger mon autonomie de 125 kilomètres.
Donc, même si je ne suis pas le plus fort en maths, je comptais sur une autonomie annoncée de 255 kilomètres, pour un parcours total de 267. J’ai donc planifié un arrêt à Rigaud où une borne de recharge rapide devait, selon BMW, me fournir 75% de la recharge en 30 minutes à peine. Largement de quoi me couvrir…
C’était sans compter sur la réalité. Car d’une part, il faisait un temps glacial, et je devais utiliser le chauffage (même si j’ai utilisé le mode Ecopro le plus souvent et le plus longtemps possible, histoire de prolonger au maximum l’autonomie). J’ai aussi plus souvent conservé les sièges chauffants plutôt que la climatisation, plus gourmande. Je me suis aussi fait un devoir de suivre les limites de vitesse, régulateur de vitesse bien utilisé. Même ma voiture me donnait 5 étoiles en évaluation de conduite tant pour mes accélérations et freinages que pour la conduite générale.
Malgré tout, j’ai dû m’arrêter à Rigaud sans aucune marge de manoeuvre. Ma batterie de 94 Ah (pour ampères-heures) était vide depuis longtemps, et mon réservoir à essence affichait moins de 15 kilomètres d’autonomie. Pas grave me suis-je dit, 30 minutes et un plein et je serai sans difficultés capable de me rendre jusqu’à Ottawa.
Erreur…. La recharge de 30 minutes sur une borne de 400 volts n’aura finalement fourni que 39% de l’autonomie totale (et coûté 5$ pour à peine 40 kilomètres). J’ai donc repris la route mais, ô malheur, j’ai dû m’arrêter une autre fois avant Ottawa pour refaire le plein de carburant.
Le chemin du retour a été une copie presque parfaite. Remplie à ras bord d’électricité et d’essence (une borne avait été mise à ma disposition durant plusieurs heures à Ottawa), j’ai dû faire un arrêt à Rigaud et un second à Mont Saint-Hilaire pour accomplir le parcours.
Résultat: il m’a fallu deux arrêts, de longues heures de recharge avant le départ, beaucoup de planification et pas mal de nervosité pour faire mon aller retour. Sans compter la recharge initiale, le trajet m’aura donc pris plus de 4 heures dans chaque direction (contre les 2 h 45 habituels), et fait suer quelques gouttes de nervosité.
Une voiture cool
Cette préoccupation, je ne l‘aurais évidemment jamais eu si j’avais utilisé la BMW i3 dans mon environnement proche. Dans ce monde, elle est totalement à l’aise, fournissant une randonnée plus que confortable. On doit seulement se faire au mode de freinage qui ne nécessite pas vraiment d’appui sur la pédale.
Car le simple fait de ralentir permet de recharger en partie la batterie par la régénération de l’énergie et qui ralentit fortement le véhicule. Un détail qui a aussi joué en ma défaveur vers Ottawa puisque, vous l’aurez compris, je freine fort peu sur l’autoroute!
Silencieuse, confortable (il est vrai que les portes suicides arrière ne sont pas des plus pratiques) et différente, la BMW i3 est définitivement une petite voiture amusante. Polyvalente? Dans une certaine mesure, à la condition de bien connaître ses limites, et d’accepter les contraintes qu’elle impose malgré la présence de son moteur à essence. Il faut aussi concevoir que le moteur à essence, conçu pour un usage occasionnel, est aussi fort bruyant et n’est pas destiné à de longues randonnées. En fait, lorsqu’il s’enclenche, il assume un ronron digne d’une petite moto, largement perceptible.
Bref, la BMW i3 a du charme. Peut-être pas pour 61 845$ de charme (c’est le prix de ma voiture d’essai) mais elle en a. Sauf que… je le sais, je radote, mais vous aurez encore besoin de beaucoup de patience ou d’une seconde voiture pour vous rendre où vous le souhaitez.
Bonjour Monsieur Bouchard, merci pour votre article, très bon article.
J’aimerais porter une précision a votre commentaire sur ce véhicule qui selon ça classification n’est pas vraiment un véhicule électrique à prolongation d’autonomie (EREV) comme un Chevrolet Volt, mais la BMW i3 est bel et bien classifié comme un véhicule BEVx, (J’en conviens ceci comme explication porte à confusion), mais les BEVX, ne sont pas conçus pour un rendement comparable à un Chevrolet Volt, donc voici des détails importants à connaître avant de choisir notre véhicule :
Selon les Modifications au Règlement adopté en mars 2012 par la California Air Resources Board (CARB), un véhicule électrique à batterie avec une autonomie prolongée, désignée comme BEVx, doit se conformer, entre autres, aux critères suivants:
• Le véhicule doit avoir une plage assignée tout-électrique supérieur à 120 km (requis d’un
véhicule zéro émission;)
• Le groupe auxiliaire de puissance ou (Moteur a prolongation) doit fournir une
prolongation inférieure à celle de l’autonomie de la batterie;
• Le Moteur à prolongation ne doit pas être capable de démarrer avant que la charge de la
batterie soit épuisée;
• Le véhicule doit répondre à la norme ou exigence des véhicules (SULEV);
Donc on ne peut comparer ce véhicule avec un Chevrolet Volt par exemple qui lui est un vrai véhicule électrique à prolongation d’autonomie.
Pour être plus clair, personne ne donne l’heure juste au niveau de la catégorie de véhicule (pas même les manufacturiers (encore moins les vendeurs) …
Imaginez maintenant comment les clients qui ne s’y connaissent pas peuvent s’y retrouver…
Espérant avoir été clair dans mon intervention
Cordialement
Très clair. je vous remercie de cette importante précision qui permet, en effet, de ne pas considérer la BMW i3 contre la Volt. Mais j’ai trouvé la route longue quand même… 🙂
Bonjour,
« J’avais aussi fait le plein du petit réservoir de 7 litres ». La BMW i3 94Ah est supposée d’avoir un réservoir de 9 litres comparativement à celui de 7L de la version 60Ah.
« Ma batterie de 94 Ah (pour ampères-heures) était vide depuis longtemps, et mon réservoir à essence affichait moins de 15 kilomètres d’autonomie ».
Le réservoir à essence affichait combien de km d’autonomie au début? Est-il possible que le véhicule affiche un chiffre artificiellement bas pour pousser le monde à s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard? (Comme le témoin qui s’allume dans un Prius quand il reste 3L, même s’il est facilement possible de rouler encore 75 km).
Pour le manque de puissance lors des recharges rapides. C’est effectivement très décevant. Je me demande si la borne ou la voiture ou les deux étaient défectueuses.
La voiture ne l’était pas, cela m’a été confirmé par les gens de BMW. Quant à la borne, un utilisateur chevronné rencontré sur place avait fait une pleine recharge la veille sans anicroche. Je crois donc que le froid, ou le système, sont à blâmer!
Il ne faut pas oublier que par températures froides, la recharge est plus lente …d’où l’allongement des temps de recharge. Autre question: avez vous mis le Rex en service dès les 75 % de batterie ? Cela m’a permis de faire 287 km sans recharge en été, et sans chauffage évidement. Des 9 litres du Rex, il restait de quoi faire encore 15 km la batterie étant sur le fil, mais toujours opérationnelle aidée du Rex.