(San Antonio, Texas) – L’Hôtel Emma, au cœur du vieux San Antonio, est exceptionnel. Installé dans les locaux d’une ancienne brasserie (on y brasse encore un peu de bière pour consommation locale), l’hôtel affiche un décor industriel du début du 20^e siècle : murs de brique, tuyauterie et machinerie évidentes, tout y est.

L’histoire même de la brasserie est intéressante : son fondateur a été marié à une Emma, a eu deux autres Emma comme maitresse et s’est fait tuer par l’une d’entre elle. C’est finalement Emma, l’originale, qui a repris les commandes de l’entreprise et qui lui a permis de prospérer. C’est donc à elle que l’on doit le nom de l’hôtel.

C’est au cœur de cet hôtel charmant et rempli d’histoire, en bordure du Riverwalk, que Kia a décidé de procéder au lancement de son multisegment hybride, le très attendu Kia Niro. Pourquoi attendu? Parce que la mode est aux utilitaires sport de petit format, ce à quoi correspond exactement le Niro. Et que le temps est aussi à l’économie de carburant…. Une autre qualité du Niro, présenté à son arrivée en version hybride.

Deux autres déclinaisons, dont une 100% électrique et une branchable, seront aussi de mise. Un moment donné, mais pas de sitôt si l’on en juge par la réponse des représentants de Kia Canada au moment du lancement. En fait, ils ont même été incapables de confirmer que ces versions arriveraient avant la fin de la présente année….

Roule, Niro, roule

C’est donc sur les routes du Texas que je me suis lancé à l’assaut du Kia Niro. D’entrée de jeu, il faut admettre que le petit multisegment a du style. Il reprend la calandre traditionnelle de Kia (appelée nez de tigre, mais j’avoue ne jamais avoir compris l’allusion), affiche des blocs optiques proéminents (offerts, selon les versions, en mode haute densité ou à simple projecteur mais avec le même design) et propose même des arches de roues surmontées de plastique noir, histoire de se donner une allure un peu plus musclée (ouais……).

L’habitacle est cependant mieux réussi. La version SX que nous avons essayée possédait, comme il se doit, la sellerie de cuir, mais toutes les versions utilisent des matériaux assez nobles, et proposent une finition de grande qualité. On est bien loin des Kia dont les plastiques craquants se rayaient au moindre contact, comme c’était le cas dans les anciennes générations.

Autre bonne nouvelle, les boutons de commande sont gros, très gros même. L’idée, c’est de permettre aux utilisateurs une manipulation plus facile, même en période hivernale où nos doigts sont plus souvent qu’autrement recouverts de gants. Car on estime que le Québec sera le gros marché du Niro, et on a voulu plaire aux Québécois en offrant aussi, de série, les sièges chauffants. Dommage que personne n’ait pensé ajouter la traction intégrale aux options offertes.

Un bon mot aussi pour l’espace de chargement, environ 75% de celui du Kia Sportage mais dont l’accès est facilité par une large embouchure et par l’absence quasi complète des arches de roue dans l’habitacle. Au total, une fois les banquettes (repliables 60-40) abaissées, plus de 1780 litres d’espace sont disponibles, bien assez pour transporter tout ce que vous pouvez imaginer pour la famille.

Howdy Partner

Au Texas, les dimensions sont grandes, les paysages vastes, mais les routes fortement ennuyeuses. Bien sûr, la ville de San Antonio offre un paysage agréable et la présence de Fort Alamo (où est mort le vrai Davy Crockett mais qui a la particularité d’être beaucoup plus petit qu’on ne pourrait se l’imaginer) et du Riverwalk (une promenade le long de la rivière longue de plusieurs kilomètres) rendent le séjour plus agréable, mais sur la route, il faut bien avouer que les sensations de conduite sont quasi inexistantes.

On a bien tenté de faire un effort et de nous trainer dans une zone plus rurale, mais sans grand succès : les plaines bordées d’arbustes plus ou moins séchées, sous un ciel gris et frais (le mercure n’a jamais dépassé les 15 degrés) ont été notre lot pour toute la durée du trajet.

Heureusement, certaines sinuosités ont rendu plus agréables la randonnée, et nous ont permis de constater la qualité de conduite du Kia Niro (dont le nom est un « subtil » mélange entre Near Zero, comme les émissions, et Hero, mais on ne sait trop pourquoi). Premier constat : la petite bête est silencieuse, et l’habitacle ne se ressent que peu des bruits de roulement. Ce qui m’a permis d’entendre les borborygmes gastriques de mon copilote de la journée. J’ai donc aussi apprécié la présence de la radio satellite à bord!

Second constat : grâce à la motorisation électrique, le couple est disponible à seulement 1000 tours-minute. Pour les non-initiés, cela signifie que malgré la légèreté relative de la puissance (139 chevaux combiné), le moteur est nerveux, et se montre encore plus enthousiaste en mode sport, au détriment de la consommation cependant.

Troisième constat : le Kia Niro tient promesse en matière de consommation. Son moteur électrique jumelé au moteur à essence a réussi des miracles, et aux termes de notre randonnée de près de 200 kilomètres, j’ai enregistré une consommation moyenne de 5,8 litres aux 100 kilomètres. Petit détail, je n’ai jamais porté attention à ma façon de conduire pour maximiser la consommation. En fait, ce serait plutôt le contraire comme en témoigne l’ordinateur de bord de mon Niro d’essai : 15% de conduite écologique, 51% de conduite normale, et le reste en conduite dynamique!

À 24 999$ de base (on ne connait pas le prix des autres versions, incluant la SX que nous avons testée), le Kia Niro est déjà un choix intéressant dans le marché des utilitaires sport sous compact. Mais parce qu’en plus il est économique (et je l’ai testé dans le vrai monde), il devrait se faire des amis, des milliers d’amis dès son arrivée en mars prochain.

Toutes les photos de ce reportage ont été prises avec la caméra DXO One