Essai routier Hyundai Accent 2018: la petite surprise


Avant de commencer, petit quizz (et ne trichez pas, puisque la réponse sera à la fin du texte) : d’où croyez-vous que vient le nom de la Hyundai Accent? Sans tricherie, si vous trouvez la réponse, je vous garantis mon respect éternel et je vous octroie le titre d’expert en histoire en matière de voiture coréenne!

Je ne suis pas du genre à me lancer à l’assaut des voitures sous-compactes. Peut-être mon métier m’a-t-il rendu un peu snob à force de conduire des voitures de luxe. Mais je me plais à penser que c’est mon âge (et mon vilain tour de taille) qui m’incite à trouver plus confortable de grandes berlines ou de VUS de bonnes dimensions. Sauf que, je l’avoue, la Hyundai Accent 2018 m’a étonné.

La voiture, qui fera officiellement son apparition en janvier prochain en version berline et en avril en version 5 portes à hayon, est en effet plus stylée (on dirait presque une petite Elantra), plus agréable à conduire et plus spacieuse que je ne l’aurais cru au premier abord.

Ici, je dois préciser un détail : mon âge grandissant m’a fait prendre un peu de poids (dis-je de façon polie). J’ai donc un besoin d’espace plus important que dans ma prime jeunesse. Le collègue qui m’accompagnait pour le lancement canadien de la petite voiture à Montréal était tout aussi, sinon plus, imposant que moi.

Vous comprendrez donc mon inquiétude de passer la journée à ses côtés, m’imaginant une bataille qui n’en finit pas pour les quelques millimètres d’espace disponible. Pas du tout. En fait, jamais je n’ai ressenti une trop grande proximité et nous avons roulé sans nous battre pour l’espace central. Mais il faut dire que la petite Accent a elle aussi pris un peu d’embonpoint, augmentant sa longueur hors tout de de 15 millimètres, et sa largeur de 29 millimètres. Une bénédiction pour l’espace intérieur.

La petite histoire

En matière de conduite, la Hyundai Accent m’a étonné. Mais sa pénétration dans le marché et sa clientèle m’ont étonné encore plus. En fait, alors que je croyais que la Hyundai Accent connaissait un certain succès mais sans plus, j’ai appris qu’elle détenait la pôle position des ventes sous-compactes depuis 2009 au pays. Et que près de 175 000 Accent ont été vendues depuis cette date. Elle détient, cette année, 19% des parts de marché des voitures sous-compactes canadiennes!

D’autres données surprenantes : environ 30% des Hyundai Accent sont vendues à Montréal. Pas au Québec, mais à Montréal même! Viennent ensuite les régions de Toronto(8%), Québec (la ville avec 7%), les Cantons de l’Est (5%) et Ottawa (4%). Bref, plus de 45% des Hyundai Accent vendues au pays le sont au Québec. Nul doute que le dévoilement mondial et le lancement canadien aient eu lieu à Montréal!

Ce qui surprend encore plus : ce sont les 55 ans et plus, avec un score supérieur à 20%, qui sont les plus gros acheteurs de la petite voiture. Et moi qui croyait qu’elle s’adressait aux jeunes… je ne suis même pas encore dans la bonne tranche d’âge!

La conduite

La version 2018 a évidemment subi d’importantes modifications. À l’instar de la Hyundai Elantra, à laquelle elle ressemble physiquement à s’y méprendre avec quelques centimètres de moins, elle est assemblée sur la base de la nouvelle superstructure de Hyundai. En mots simples, un ramassis d’acier de diverses densités qui assure une plus grande sécurité et surtout, une plus grande rigidité de l’ensemble. Cela lui confère donc une résistance à la torsion 32% plus grande.

Sous le capot, le moteur 4 cylindres 1,6 litres GDI que l’on connait, avec ses 130 chevaux et ses 119 livres-pied de couple. Un moteur efficace en zone urbaine, qui a un peu souffert et fait entendre sa souffrance en forte accélération (mais à sa décharge, il transportait plusieurs centaines de kilos de passagers) mais une fois la vitesse de croisière atteinte, est agréable et sans reproche.

Le bémol, c’est la consommation. Alors même que les gens de Hyundai affirmaient qu’il s’agissait du talon d’Achille de l’ancienne génération, on affirme avoir amélioré le score de 7%. Je dois cependant avouer que mes 7,3 litres aux 100 km de moyenne à la fin de la journée ne m’ont pas impressionné. Je donnerai à la petite voiture le bénéfice du doute, ayant été je l’avoue un conducteur peu discipliné. Mais j’ai hâte de voir après un essai d’une semaine.

Routes sinueuses

Du centre-ville de Montréal au Fort Chambly, la petite Hyundai Accent a affronté les affres de l’heure de pointe, de l’autoroute et des routes campagnardes sinueuses. Avec bonheur, dois-je le préciser. Ce n’est évidemment pas la plus sportive des voitures, mais la direction est plus sensible et plus communicative que jamais, les suspensions rigides à souhait sans trop d’insistance, et la boite automatique 6 vitesses de notre version d’essai sans véritables reproches.

En fait, en matière de sous-compacte, elle est une de celles qui m’a donné le plus de plaisir. Dans son créneau, précisons-le.

Question confort, la voiture offre des sièges corrects, capable de soutenir une randonnée de plusieurs heures sans donner de crampes. Le tableau de bord, calqué sur les nouvelles Hyundai, est simple d’utilisation, facile de lecture et présente un écran tactile qui ne nécessite pas de diplôme en électronique pour être compris.

Bien sûr, nous avions la version la plus sophistiquée, la GLS, dotée de tous les équipements optionnels comme les sièges et le volant chauffants, les roues de 17 pouces, le toit ouvrant, le grand écran et l’aide au freinage d’urgence, mais c’est plutôt la déclinaison GL qui sera la plus populaire. Elle perd le volant de chauffant et roule sur des roues de 15 pouces, mais en offre beaucoup quand même. Des versions LE et L (uniquement disponible en version 5 portes) seront aussi au catalogue.

Nous n’avons pas pu mettre la main au volant de la version à hayon, une exclusivité canadienne en Amérique et qui constitue 65% des ventes, mais sachez que les propriétés de la berline sont d’assez bon augure pour lui prédire encore plus de succès.

C’est vrai, j’allais oublier : d’où vient le nom Accent? J’avoue qu’il a fallu compter sur un vieux texte datant de l’an 2000 d’un journaliste expérimenté pour le trouver. Il s’agit, en fait, d’un acronyme : Advanced Compact Car of Epochmaking New Technology. En d’autres termes, si vous aviez trouvé cela, c’est que soit vous êtes un génie, soit vous n’avez pas de vie. Mais dans les deux cas, dites-le moi, je vous saluerai publiquement bien bas!