Michelin Sport 4S : la fois où j’ai péché (partie 2)


En visite à Palm Springs pour le lancement du nouveau pneu Michelin Sport 4S, j’ai eu l’occasion de le tester sur la piste (voir autre texte ici). Mais c’est tout le reste qui m’a le plus impressionné (même si pneu est impressionnant en lui-même et j’explique pourquoi ici). Et qu m’a fait franchir des limites que la décence me permet à peine de dévoiler.

Les soirées, par exemple, se déroulaient alors que le menu était préparé par Clare Smyth, la seule femme ayant récolté trois étoiles Michelin au Royaume-Uni. Et qui a dû amasser aussi beaucoup de patience puisqu’elle est l’acolyte du célèbre-mais-trop-radical Gordon Ramsay. Inutile de dire que j’ai mangé toutes mes assiettes sans rechigner!

En matière automobile cependant, c’est sur la route que s’est déroulé l’événement le plus spectaculaire : le test des pneus Michelin Sport 4S, les pneus haute performance de la compagnie, au volant de voitures, disons-le, plutôt uniques.

En fait, trois modèles, tous chaussés des nouveaux pneus, sont à notre disposition : une Mercedes-Benz C63 AMG S, une Audi R8 et pour faire bonne mesure, une Ferrari California. Le plan : rouler en convoi sur les routes californiennes pour tester les pneus.

La notion de convoi vous emmerde? Moi aussi, en général…. sauf quand ce convoi est précédé et suivi de voitures de police qui ouvrent la route et qui roulent à vitesse…..disons-le étonnante. En fait, le long de Box Canyon Road, les pointes atteignaient les 220 kilomètres à l’heure. Et comble de malheur, alors que mes collègues se voyaient forcés de partager le volant entre eux, j’ai eu le loisir de conduire en compagnie de la porte-parole Michelin, non autorisée à conduire. J’ai donc dû souffrir (!) et conduire tout au long de l’après-midi.

Première portion au volant de la Audi R8, je me suis un peu retenu, souhaitant me familiariser un peu avec la route. Mais retenu est un peu exagéré, en tenant compte que je n’ai jamais perdu de vue mes collègues à l’avant. Le résultat : les pneus se sont avérés un peu plus capricieux en début de parcours (ils étaient froids) mais se sont rapidement réchauffés, et moi avec. La R8 enfilait donc virage et contrevirage sans jamais faire ressentir la moindre hésitation.

Deuxième portion, au volant de la Mercedes-Benz C63AMG S, une voiture qui m’avait impressionné sur piste mais qui s’est avérée plus lourde que prévu dans les virages serrés de la route de canyon. C’est aussi celle qui a fait le plus souffrir les pneus, forçant un léger mais perceptible transfert de poids dans chaque tournant, entraînant un très léger dérapage du train avant (ce qui ne m’a rien fait mais a semblé déplaire lourdement à ma passagère qui se tenait plus fortement).

Enfin, troisième et dernière portion, la Ferrari California T. Les accélérations sont foudroyantes, le son du moteur spectaculaire, mais il la finition intérieure ne m’a pas impressionné : je me suis retrouvé avec le levier des fenêtres électriques dans les mains, sans jamais avoir pu les baisser! Sur la route cependant, la voiture a bien performé, mais elle est celle qui semblait la plus légère en virage. Ici, avec la sonorité étouffée de l’habitacle, nous n’avons jamais perçu le moindre bruit de roulement des pneus, même sur des chaussées plus éprouvées et à vitesse moindre.

Imaginez, trois heures de conduite effrénée sur des routes ouvertes, sous le soleil californien. Mais j’avoue n’avoir apprécié ni le paysage ni le soleil, concentré que j’étais à garder les yeux sur la route et le cap droit devant.

La récompense

En fin de journée, nouvelle récompense : la possibilité de se faire faire des tours rapides par des pilotes expérimentés au volant de super voitures. La liste est longue : Acura NSX, Porsche Singer, McLaren 570S, Porsche GT3, Porsche Cayman GTS, Focus RS, Nissan GT-R, etc… Je l’admets, ce genre de tour ne sert à rien d’autre qu’à faire ressentir le plaisir de rouler vite. Assis dans le siège du passager, on ne fait que vibre de plaisir et de vitesse. Mais cela termine bien une journée… juste avant un souper étoilé Michelin.

Conclusion

Impossible de ne pas aimer le Michelin Sport 4S. Au-delà de l’expérience exceptionnelle, les pneus se sont montrés agressifs sans compromis sur le confort, stable et adhérent, sans augmenter la sonorité de roulement, et, nous dit-on chez Michelin, plus résistant en longévité.

Le Michelin Ultra Sport était déjà dans les meneurs de sa catégorie. Le 4S devrait agrandir l’écart avec les rivaux actuels, en attendant que les autres proposent aussi quelque chose de nouveau. Il faudra alors faire une autre comparaison… (ah non…:-) ).

Le nouveau Michelin Sport 4S sera vendu au Canada dès le mois d’avril.