Grand Prix de Formule E à Montréal: meilleur que prévu 1


Au bruit strident des voitures électriques succédera sans aucun doute le flop-flop des bretelles du maire Coderre qui se les pétera de joie et prétention une fois le bilan du premier e-Grand Prix complété à Montréal. Mais a-t-il de quoi se les péter? Plus que je ne l’aurais cru…

Réglons tout de suite la chose: la course elle-même a été intéressante samedi, grâce surtout à la remontée spectaculaire et à la bataille livrée par Sebastien Buemi. Mais parce que les voitures sont similaires, toute la course se déroule avec des portions de peloton serré, ce qui n’est pas désagréable.

La victoire de Vergne en en deuxième course a été moins enlevante, le champion di Grassi se contentant de s’asseoir sur sa position mais bon, la course c’est la course. Une bonne fin de semaine aussi pour l’équipe Jaguar, qui m’accueillait, qui a marqué ses premiers points.

Techno

Je reviendrai dans d’autres textes sur l’aspect technologique, mais c’est probablement l’élément qui m’est apparu le plus intéressant. Une visite dans le garage de Jaguar, et une discussion avec les dirigeants de Michelin notamment, ont permis de mieux comprendre le défi.

La piste

Spectaculaire, rien d’autre à dire. J’ai eu l’occasion de m’asseoir comme passager dans une BMW i8 conduite par un pilote professionnel (merci Xavier Coupal) et de la découvrir. Elle est étroite, les virages serrés, la chicane impressionnante. Et le fait de circuler entre les buildings du centre-ville créé toute une expérience. Aurait-on pu créer cette expérience ailleurs? Sans aucun doute, mais il faut reconnaître que la piste était réussie.

La gestion et la communication

Doit-on vraiment en reparler? Tout le monde sait que tout a été jeté sans raffinement, et une petite discussion avec quelques résidants encerclés par le circuit a permis de constater que le grogne était non seulement réelle, mais justifiée.

Même son de cloche pour les commerçant qui ont eu une toute petite fin de semaine de fréquentation puisque personne ne se rendait chez eux. L’installation du restaurant La mer par exemple, logé derrière l’estrade numéro 1, avait plus l’allure d’un camp de concentration que d’un endroit accueillant.

Le public

Difficile de dire quelle portion des spectateurs avait véritablement payé pour ses billets. Chose certaine, c’est le désintérêt complet durant la journée et il a fallu attendre à 16 h, heure de la course, pour voir certains gradins remplis.

Il est vrai qu’il se déroulait peu de choses sur la piste, mais mon tour comme passager me faisait voir des sections d’estrades complètement désertes.

L’événement

C’est ici que le bât blesse. La course, c’est une chose, mais tout ce qui se déroule entre les qualifications du midi et la course de 16 heures peut tenir en un seul mot: rien. Pas de série de soutien, peu d’activités sur piste, la journée traîne en longueur.

On a bien créé un petit village d’activités familiales, mais comme il n’y a que cela à faire, il se remplissait rapidement, et cela alors même que les gradins n’étaient pas remplis. Bref, montrez quelque chose entre les courses, et la journée sera bien moins longue.

Un bon mot pour le transport en commun gratuit. Cela a permis à l’amateur de conduite individuelle que je suis de prendre le métro pour la première fois depuis des lunes. Et de ne pas tant détester l’expérience.

Conclusion

Je l’avoue, j’allais de reculons et avec un préjugé négatif au Grand prix de Formule E de Montréal. Force est de constater cependant qu’il mérite plus de considération. Pas autant d’argent certes, une meilleure gestion et surtout un horaire beaucoup plus rempli, mais l’événement a le mérite d’avoir connu un certain succès et la présence de nombreux manufacturiers au fil des ans parmi les équipes rend le Grand Prix viable.

Je vous le dit, j’ai presque hâte à la deuxième édition, juste pour voir.


Commentaire sur “Grand Prix de Formule E à Montréal: meilleur que prévu

  • Michel Turcotte

    Attend un peu, est-ce le même Marc Bouchard qui regardait les VÉ en levant le nez. Qui disait que de faire le trajet Montréal -Québec en voiture électrique relevait de la science fiction et que si cela était possible ça prendrait 3 jours…Et Bin Et bin et bin…Comme on dit , y’a juste les fous qui ne changent pas d’idée….Bienvenue du bon côté de la force Marc

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