Volkswagen GTI et Golf R, le duo infernal


« Nous ne faisons pas toujours les choses comme il faut. Mais quand on regarde ces deux véhicules, on a vraiment tout fait très bien ». C’est en ces mots que le responsable des relations de presse de Volkswagen Canada m’a présenté la Golf R et la GTI qui m’attendaient pour un premier essai sur les routes de Niagara-on-the-lake.

Constat après une journée de courts essais : je dois dire qu’il avait raison, ou presque. Parce que, outre quelques défauts innocents, les deux petites allemandes à hayon ont prouvé hors de tout doute que l’évolution leur allait bien.

Des nouvelles, pas si nouvelles

Avant de parler de conduite et de performance, rappelons quand même la situation. Volkswagen a choisi d’abandonner la commercialisation de la Golf de base sur notre territoire. Bon, je ne comprends toujours pas le motif de cette décision, n’en déplaise aux représentants de VW, mais c’est leur choix.

La bonne nouvelle, c’est que le constructeur allemand a quand même choisi de nous offrir la chance (oui oui, la chance) de pouvoir acheter au Canada les deux versions de performance de la Golf de 8e génération, la Golf GTI et son pendant à rouage intégral (et un tantinet plus puissant), la Golf R.

Vrai, elles sont un peu plus nichées comme véhicule. Vrai aussi, elles sont pensées pour les amateurs de véritable conduite dynamique. Et vrai surtout, même si l’ancienne génération de ces voitures marquait la domination de VW dans le créneau, les nouvelles venues, déjà vendues en Europe depuis un bout, prouvent qu’on peut toujours évoluer.

Je ne suis tatoué Volkswagen comme certains de mes collègues. Je ne tressaille pas de désir chaque fois que j’en vois passer une, jeune ou vieille. Mais force est d’admettre qu’à chaque fois que je prends le volant de la GTI ou de la R, je me dis que je leur trouverais bien une place dans mon entrée de cour.

La Volkswagen GTI, plus discrète

La Golf GTI, rappelons-le, c’est la moins puissante des deux. Elle offre quand même 241 chevaux (un peu plus qu’avant) et 273 livres-pied de couple. Elle conserve ses roues avant motrices, et se propose avec une boite manuelle (oh yeah….) et une boite automatique DSG 7 vitesses. On a aussi conservé la tradition en proposant les sièges de tissu à carreaux qui sont l’apanage de la petite voiture.

Cette GTI Performance s’avère légère et maniable. Bien sûr, la rigidité du châssis n’est pas étrangère à tout cela. Mais c’est l’homogénéité de l’ensemble qui la rend spectaculaire. Si la DSG agit avec une certaine célérité, elle a toutefois tendance à diminuer les ardeurs de celui qui la conduite. La boite manuelle 6 vitesses devient alors le choix logique. Même si, dans les deux cas, la boîte de vitesses entraîne les roues avant par le biais d’un nouveau différentiel avant à glissement limité, à détection de couple et à commande électronique.

Ce qui impressionne toutefois, c’est la tenue de route. Sur les sinueuses routes de campagne de la région viticole, la GTI s’est avérée pointue comme un poignard. La raison : une suspension de base retournée et un nouveau réglage adaptatif qui offre un mode confort et un réglage plus sportif. Dans les deux cas, les taux de ressort ont augmenté de 5 % à l’avant et de 15 % à l’arrière. Attention cependant, il s’agit d’une option que la GTI de base n’offre qu’avec un coût supplémentaire, alors que la version performance l’affiche de série.

Un cockpit techno

Tant dans la GTI que dans la Golf R, le cockpit est le reflet de l’avancée technologie de Volkswagen. En gros, écran central imposant pour les commandes de confort et de divertissement, Android Auto et Apple Car play sans fil, chargement par induction font désormais partie du paysage.
Devant le conducteur., l’incontournable tableau de bord à jauge numérique que l’on peut personnaliser au besoin. Le tout est simple d’utilisation, et ne nécessite pas une grande attention pour être maitrisé.

Ajoutez à cela des sièges offrant un grand support, en tissu ou en cuir selon les versions (quoique la GTI Performance peut reprendre les sièges de base plus soutenant sans frais supplémentaire, une option propre au Canada), et vous aurez une bonne idée de l’ambiance à bord.

Place à la Volkwagen Golf R

Quand on pense performance, on pense Volkswagen Golf R. Je l’avoue, j’ai toujours trouvé la petite allemande un peu trop civilisée. J’aimais le côté rebelle et à la limite inconfortable mais plus extrême des Ford Focus RS ou des Subaru STI. Surtout lorsqu’elles n’offraient pas leur aspect embourgeoisé actuel). Je ne sais si c’est l’âge, la sagesse ou ma taille qui s’est élargie, mais j’ai nettement préféré cette fois mon séjour à bord de la Golf R.

La nouvelle mouture propose désormais 315 chevaux, ce qui est déjà impressionnant. Jumelé à son rouage intégral intelligent, cela permet un contrôle absolu sur les performances. Mais ajoutez-y quelques modes de conduite plus extrêmes, et vous aurez une voiture étonnante.

Par exemple, la Golf R dispose désormais d’un mode Drift qui permet un transfert plus énergique de la puissance pour favoriser les dérapages contrôlés. Vous l’aurez compris, je n’ai pas eu l’occasion de l’essayer. Mais disons que si (et je dis bien si) je l’avais fait, je vous dirais que l’amorce de virage contrôlé est rendue beaucoup plus simple. Même pour des gens sans talent dans ce domaine comme moi. Mais il aurait fallu que je l’essaie dans un vaste stationnement désert de commerce fermé….

Un autre mode, le Nurburgring, vient pimenter davantage la conduite. D’entrée de jeu, l’habitacle tourne au vert (le circuit est surnommé l’Enfer Vert), le régime moteur augmente de 500 tours/minute et la sonorité devient plus présente. Une bonne note car l’ancienne version était un peu trop silencieuse.

La boite manuelle est agréable, l’automatique encore plus puisqu’elle est mieux mariée au moteur et permet un contrôle plus précis. Le puriste préférera le levier, l’amateur de performance optera pour la DSG.

Conclusion

Il a raison, le porte-parole de Volkswagen : les deux voitures sont exceptionnellement dynamiques, et super amusantes à conduire. Par pure sagesse, j’opterais pour la Golf R et son rouage intégral si j’avais le choix. Je ne parviens toujours pas à me décider si je la prendrais manuelle ou non cependant, tellement la DSG répond avec précision.

Quant à la GTI, surtout en mode automatique, elle m’a un peu laissé sur ma faim. Elle s’est avérée super maniable, et s’offre quand même pour 12 000$ de moins. J’avoue cependant que j’ai moins ressenti l’impression d’être au volant d’une véritable bête de performance.

En fait, la GTI me fait sentir un peu comme un adolescent qui n’a pas encore atteint son plein potentiel. J’ai préféré la maturité de la Golf R. (photos Marc Bouchard et Lucas Scarfone)